Le réchauffement climatique et les catastrophes naturelles qui vont de pair ne sont malheureusement plus un secret pour personne : notre planète va mal et le climat se détériore peu à peu. Coincés entre les climatosceptiques, qui mettent en doute les conclusions des scientifiques et les plus alarmistes, pour qui le point de rupture semble désespérément proche, il est parfois difficile de vraiment comprendre ce qu’il en est et quels sont les véritables enjeux actuels. Fixée au 8 décembre, la journée mondiale du climat, autrement appelée la journée mondiale contre le changement climatique, permet justement de faire le point sur la situation et sur des réalités qui nous concernent nous, mais également les générations futures.
Une journée qui s’intègre dans une actualité brûlante
Organisée grâce à l’initiative de plusieurs ONG, la Journée du climat est célébrée tous les 8 décembre.
• Pourquoi créer une telle journée ?
La Journée mondiale du climat a été créée avec une vocation particulière : mettre la question du climat au cœur des consciences et des réflexions. Là pour sensibiliser à la cause environnementale, elle cherche en effet à rappeler quelques impératifs et à poser les jalons de la lutte de demain. Cette sensibilisation et cette volonté de mobilisation sont aussi bien à destination des volontés politiques que des volontés individuelles, l’idée à retenir étant que chacun peut œuvrer en faveur de l’environnement, quels que soient son âge, ses fonctions et ses moyens. Si elle semble encore peu connue par le grand public, cette journée n’en est donc pas moins capitale et d’autant plus importante que cette année, elle aura lieu seulement lors d’un évènement de taille et très médiatisé, soit la COP24.
• Le climat : un sujet d’actualité
Des canicules plus intenses, des tempêtes plus nombreuses et plus dévastatrices, une banquise qui se réduit d’année en année… Les preuves sont irréfutables : le climat se dégrade et à terme, ces transformations pourraient avoir une incidence négative sur la vie des êtres vivants qui l’habitent et notamment, sur celles des hommes.
La 24ème Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), organisée en Pologne, dans la ville de Katowice, a une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme. Ce sommet, dont on ne présente plus les enjeux, a bel et bien parlé d’urgence climatique et mis l’accent sur une réalité préoccupante : malgré une prise de conscience réelle, les efforts humains pour lutter contre cette fameuse urgence ne sont ni assez nombreux, ni assez efficaces pour espérer les contrer de manière notable. Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, a souligné l’importance d’agir vite et bien : en effet, les changements climatiques, s’ils restent une notion vague pour certains pays privilégiés, sont déjà une réalité inquiétante pour certaines nations. Les chiffres parlent malheureusement en ce sens : si l’Accord de Paris affirmait pouvoir limiter le réchauffement de la planète à +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, pour atteindre cet objectif il faudrait réduire de moitié les émissions de CO2 d’ici 2030, ce qui semble ambitieux.
La COP24 a également mis en avant l’importance de la collaboration et de l’entraide entre les différentes nations. Les pays les plus pauvres et les moins avancés en termes de technologie ne peuvent en effet avancer et évoluer au même rythme que les communautés plus riches et moins vulnérables.
Réchauffement climatique : quelles sont les solutions ?
Bien plus qu’une simple date sur un calendrier, la journée du 8 décembre invite à se poser les bonnes questions, à faire le point sur la situation présente mais surtout à réfléchir aux solutions qui pourraient permettre d’améliorer la situation à moyen et long terme.
• Vers un scénario catastrophe ?
Alors que la COP24 étudie ces sujets brûlants, parlemente et que la question de la mise en place d’une « transition juste », soit d’un ensemble de mesures visant à accompagner équitablement ceux et celles qui travaillent actuellement dans les énergies fossiles, est sur toutes les lèvres, d’autres proposent un scénario catastrophe qui vient remettre en cause toutes ces considérations d’ordre social. Selon une étude de la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), le temps n’est en effet plus vraiment aux paroles mais bel et bien à l’action.
En effet, même si l’humanité entière parvient à limiter les émissions de gaz à effet de serre, comme l'accord de Paris le préconise, d’ici quelques décennies, la température de la Terre pourrait très bien monter jusqu’à +4°C par rapport à l'ère préindustrielle. Dès lors, tout le système environnemental que nous connaissons aujourd’hui pourrait être mis à mal, les premières transformations entrainant une suite de modifications pouvant déboucher sur des catastrophes absolument ingérables pour l’humanité, quelle que soit sa volonté d’en endiguer le processus.
Les forêts, qui absorbent aujourd’hui le CO2, pourraient alors se réduire à peau de chagrin et ne plus assurer leur vocation de « filtre ». Suite à la hausse des températures, la banquise, qui renvoie à présent un large pourcentage des rayons du soleil, pourrait fondre et ne plus assurer son rôle ce qui aurait pour résultat d’accélérer encore le réchauffement de la planète. Augmentant le volume de l’eau de mer, la fonte des glaces pourrait s’avérer dramatique pour les populations vivant sur les littoraux…
• La lutte contre le changement climatique : quelques pistes
Si les enjeux sont désormais réels, la lutte contre le changement climatique semble encore possible à condition d’adopter des solutions efficaces et adaptées à la situation. Le Groupe international d'experts sur l'évolution du climat a récemment fourni un rapport de plusieurs centaines de pages sur les conditions climatiques actuelles et sur les possibles conséquences de ces dernières. Dans ce rapport, les chercheurs rappellent également une série de solutions à mettre en place dans des secteurs aussi différents que ceux de l’industrie, de l’énergie ou encore du bâtiment. Ils prônent notamment la généralisation d’une agriculture raisonnée, soit d’une agriculture qui prendrait pleinement en considération le bien-être animal mais qui œuvrerait également en faveur de la protection de l’environnement. Les technologies d'émissions négatives sont également à investir de manière plus généralisée car elles permettraient tout simplement de valoriser le CO2, au préalable stocké.
• Du côté des citoyens : quelles solutions ?
Et si la journée du 8 décembre vous permettait de revenir vos habitudes et de réduire votre impact environnemental ? Loin d’être vains, ces petits gestes peuvent faire beaucoup pour la planète s’ils sont répétés et partagés par l’humanité toute entière. Opter pour des appareils électroménagers éco énergétiques et les éteindre complètement lorsqu’ils ne servent pas, surveiller sa consommation d’eau, trier les déchets, acheter les produits d’épicerie en vrac et privilégier les produits les moins emballés possible, consommer local et privilégier les transports en commun sont autant de décisions faciles à prendre et à la portée de tous. À l’heure où nous sommes tous équipés d’un ordinateur et d’une connexion internet, une prise de conscience est également nécessaire quant à nos habitudes numériques : elles sont en effet synonymes de pollution car génèrent d’importants rejets de CO2. Réduire ses envois de mails, vider ses boîtes mail de manière régulière, limiter le stockage de données et supprimer tous ses comptes inactifs sont autant de gestes qui permettent de réduire les gaz à effet de serre.
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Chloé Gagnon, Franchise Ecologie Environnement ©